Compte rendu Morocco Désert Challenge 2019
1er Pilote paraplégique à affronter le désert seul au volant du Polaris RS1
Après plusieurs mois de préparation en coulisse, Geoffroy Noel de Burlin pilote paraplégique s’est fixé un nouveau challenge, à savoir participer seul au Morocco Desert Challenge ! Depuis plusieurs années, il participe à différents rallyes en tant que navigateur ainsi que des courses en buggy comme pilote.
Son choix s’est porté sur le nouveau buggy monoplace Polaris RZR RS1, doté d’un moteur atmosphérique de 1000cc développant 110 ch, pour un poids de 620 kg.
« Depuis que j’ai eu mon accident en 2014, j’ai toujours rêvé de cette machine, il aura fallu attendre 14 ans pour que mon vœu se réalise. ».
Il aura pu compter sur ses amis Nicolas Hoogsteyns secondé par Yohan Wiertz (participant lui même en malle moto à l’épreuve) et Jules Thijssen afin de préparer la machine. Toutes les commandes seront utilisées uniquement à l’aide des mains: accélérateur, frein, commande du Roadbook etc. L’arceau d’origine sera renforcé ainsi un support de roue de secours fixé à l’arrière afin de pouvoir y accéder en étant assis à même le sol. Sans oublier l’installation et le câblage du GPS Unik, l’Iritrack, le dérouleur de RB, les feux arrières de sécurité, etc.
Le départ est donné le 13 mai à 250 km d’Agadir sur la « Plage Blanche » après 25 km tout droit en bord de mer les choses sérieuses commencent avec une succession de pistes plus ou moins visibles. Selon J-C Kaket directeur de course, ce sera la journée la plus difficile en navigation.
« J’ai dû apprendre à naviguer en roulant comme les motards cela était une première pour moi. La préparation du RB et la lecture sont complètement différentes.»
Le deuxième jour, direction le Sud avec une étape plus roulante vers Smara.
« Avec l’entraînement intensif de la veille, je trouve mes marques entre pilotage et navigation. C’est du pur plaisir de se retrouver face à la piste avec comme seul ami son RB. »
La troisième étape fut très difficile: beaucoup de pistes caillouteuses avec des nuages de poussière formés par les concurrents rendant les dépassements difficiles malgré le sentinelle.
« En dépassant une voiture qui tardait à se bouger, je tape un caillou qui casse ma jante et endommage un triangle… Résultat, je perds 10 minutes à changer de roue sous 40 degrés. Je venais d’être rappelé à l’ordre ! »
Les étapes 4, 5 et 6 amènent les participants à se confronter aux fameuses dunes de Chégaga, Ouzina pour terminer à Merzouga en longeant la frontière algérienne par de magnifiques pistes jadis empruntées par le Dakar en version raccourcie.
Au cours de ces jours Geoffroy remonte dans le classement pour venir se placer à la 6ème position du général SSV.
« La bonne visibilité due à la place centrale permet d’attaquer même de front. On se prend vite au jeu en surfant littéralement les dunes. J’ai été agréablement surpris par l’agilité de la machine dans les dunes.»
Les deux derniers jours : départ pour le dernier passage dans les dunes de Merzouga avec une étape de 435 km en passant par le plateau du Rekkam Cap pointé vers le nord, la course termine par des pistes dans la végétation.
Au terme de cette course Geoffroy pointe en 8ème position sur 70 SSV et premier Polaris une belle performance. L’objectif de 2020 s’éclaircit de jour en jour avec la participation à l’Africa Eco Race en 2020.
« Cette première expérience est positive pour moi, à bord de mon buggy je me sens libre. J’ai l’impression de remarcher dans ma tête. Je suis d’attaque pour mon projet 2020. La seule difficulté sera de boucler le budget »
Si vous croyez en ce défi n’hésitez pas à le soutenir dans cette aventure humaine.